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Mars
Compte rendu du café des parents sur les émotions
Par Christie Lalevée • Publié le 05/03/2023
Par Christie Lalevée • Publié le 05/03/2023
Bonjour,
Voici le compte rendu du café des parents qui s'est tenu lundi dernier sur les émotions, car Alexandra, psychologue de l'association APPEL.
1. Qu’est-ce qu’une émotion ?
Une émotion, c’est ce que l’on ressent, une réaction par rapport à ce qui se passe autour de nous.
Le dessin animé « Vice Versa » permet de bien comprendre les émotions et comment le cerveau fonctionne.
Il existe 6 émotions (les plus importantes) : la joie (quand on est heureux), la tristesse (quand on est triste, on pleure), la colère, la peur, la surprise et le dégoût (quand on voit quelque chose de dégoutant, qu’on n'aime pas).
L’émotion vient de notre corps. Il y a des réactions physiques aux émotions. Par exemple : le cœur qui bat fort, on a chaud, on a mal au ventre, on sent une boule qui monte, on a des tensions dans les muscles, des fourmis dans les doigts…
On sent que l’émotion doit sortir, doit s’évacuer de notre corps. Chez les enfants, cela se traduit par des cris, des coups, des larmes, se rouler par terre…
On se décharge d’un surplus d’émotions. C’est un besoin. C’est normal.
Ce qui anormal, ce sont parfois les comportements adoptés pour décharger les émotions. Ex : taper son papa ou sa maman car on est en colère => l’enfant a le droit d’être en colère, mais son comportement n’est pas acceptable.
On doit aider les enfants à décharger leurs émotions avec des comportements acceptables.
2. La colère chez un enfant
Pourquoi la colère vient chez un enfant ? Elle provient le plus souvent d’une frustration.
La frustration c’est quand on n’obtient pas ce qu’on veut.
C’est normal que les enfants veuillent des choses. Le travail du parent est de mettre des règles et des limites. Car dans la société, il y a des règles.
Ex : un enfant qui réclame un jouet ou des bonbons dans chaque magasin visité. Est-ce que nous en tant qu’adulte, on peut acheter tout ce qui nous fait envie ? Non, car on est limité notre argent ou on sait que c’est mauvais pour la santé.
Ces limites sont plus faciles à adopter quand on est petits, que quand on est ados, où il peut y avoir des comportements très dangereux. Plus on apprend tôt à gérer sa frustration, mieux c’est.
3. Comment faire en sorte que notre enfant apprenne les limites ?
Il faut expliquer les règles à son enfant. On le fait quand on est disponible et son enfant aussi (un temps où parent et enfant ont le temps de parler calmement).
Quand l’enfant est envahi par ses émotions, c’est impossible pour lui à ce moment de discuter, de comprendre.
On explique donc avant ou après, mais pas pendant la crise (car ça va l’alimenter, ça ne sert à rien).
4. Trucs et astuces : comment devancer les crises ?
Exemple : l’enfant veut du chocolat à 19h
- Expliquer les règles : pas de chocolat juste avant de manger le soir
- Proposer un substitut : un morceau de pain, un bout de carotte
- Dire : « je t’ai entendu », ne pas démarrer sur le « non », formuler autrement « tu voudrais du chocolat mais on va passer à table »
(Attention, quand il s’agit d’une situation urgente, dangereuse, on dit évidemment « non »)
C’est difficile en tant que parent d’accueillir les émotions de son enfant à la fin de la journée, car nous aussi, nous sommes fatigués. Nous ne sommes pas parfaits.
Quand on récupère nos enfants le soir, il faut voir dans quel état ils sont. S’ils sont fatigués, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils arrivent à gérer leurs émotions. S’ils sont énervés, on peut les faire se défouler dehors, sur une aire de jeux, avant de rentrer à la maison.
5. En tant que parent : comment gérer nos émotions ?
Quand on sent que la colère monte en nous, que faire ? On dit « stop », dire nos émotions et passer du temps à chacun de son côté. Ex : « Stop ! Je sens que je vais m’énerver, je sens la colère monter. On va se calmer chacun de notre côté, chacun dans sa chambre. Et on se retrouve après, quand ça irait mieux. » Et on reparle ensuite plus tranquillement ce qui s’est passé.
Quand on crie sur les enfants, leurs cerveaux se bloquent. Ils n’arrivent plus à réfléchir. Il faut réussir à anticiper pour éviter d’arriver aux cris.
Les enfants sont des éponges à émotions. Avec leurs proches, ils ressentent la même chose que leurs parents. Ça ne sert à rien de leur mentir sur nos émotions. Ex : son enfant dit « ça ne va pas maman ? », répondre « je suis un peu triste ». Plus on verbalise au quotidien nos émotions, plus ça sera facile pour eux.
6. Que faire quand notre enfant fait une grosse crise ?
- Au moment de la crise, il n’y a rien à faire à part attendre.
- Idéalement, c’est mieux de prévenir les crises. Voir s’il y a des moments particuliers où les crises arrivent.
- Parler avant les crises, établir des règles « je comprends que tu as besoin de te décharger, mais on n’a pas le droit de taper »
- Trouver avec son enfant des comportements acceptables pour décharger ses émotions : crier dans un coussin, taper sur un matelas ou un coussin (avoir un coussin spécifique pour cela, qu’on appellera le coussin de la colère), mordre dans un coussin, mettre de la musique forte et danser pour se défouler, utiliser des objets anti-stress
- Trouver une action à effectuer en fonction de son enfant, de ce qu’il l’aidera le mieux
- L’enfant ne vas pas réussir à faire cette action seul, il ne verra pas la crise venir et ne prendra pas son coussin. C’est à l’adulte d’être vigilent, de sentir la crise arriver et proposer l’action choisie ensemble.
- Ce n’est pas parce que l’action choisie n’a pas marché une première fois, qu’il faut l’abandonner. Il faut le refaire plusieurs fois pour que ça marche vraiment.
- Si on reste « droit dans ses bottes », qu’on respecte cette façon de faire, qu’on ne cède pas et qu’on ne se laisse pas submerger par nos émotions, les crises passeront
- Répéter les règles régulièrement, surtout juste avant une situation où on sait que cela peut être compliqué. Ex : avant d’entrer dans un magasin, dire « tu te souviens ce qu’on avait dit, on n’achète pas de jouets », et le faire dire par l’enfant également
7. Le « j’arrive…. »
Quand un enfant nous appelle (pour qu’on vienne voir un dessin ou une construction), on a tendance à dire « oui oui j’arrive… » et continuer ce qu’on était en train de faire.
On doit être vigilent. Car on ne va pas tout de suite répondre à son enfant, il va répéter « viens papa ! » et on va s’énerver. Et plus tard, eux aussi, nous dirons « oui oui j’arrive » quand on les appellera pour manger et ils ne viendront pas, et on s’énervera encore…
Quand ils nous appellent, dire plutôt : « Je finis de couper les légumes et je pourrais venir ensuite ». Il faut faire un effort pour mettre en mots ce qu’on fait. Cela évitera beaucoup de crises.
8. Mots de la fin
On a beaucoup parlé de la colère. Mais il faut aussi parler des autres émotions.
Quand on se fâche parce qu’ils ont eu un comportement dangereux (ex : traverser la route en courant), il faut leur dire qu’on a eu peur.
C’est important aussi de parler du positif, de la joie et du bonheur, de parler des choses joyeuses qui se sont passées dans la journée. Exemple : trouver 3 moments joyeux qu’on a aimé dans la journée
Enfin, il existe beaucoup de livres pour enfants qui parlent des émotions (ex : la série « gaston » ou « le monstre des émotions »). Il existe des supports aussi pour aider les enfants à verbaliser leurs émotions (des roues, des poster…).
Voici le compte rendu du café des parents qui s'est tenu lundi dernier sur les émotions, car Alexandra, psychologue de l'association APPEL.
1. Qu’est-ce qu’une émotion ?
Une émotion, c’est ce que l’on ressent, une réaction par rapport à ce qui se passe autour de nous.
Le dessin animé « Vice Versa » permet de bien comprendre les émotions et comment le cerveau fonctionne.
Il existe 6 émotions (les plus importantes) : la joie (quand on est heureux), la tristesse (quand on est triste, on pleure), la colère, la peur, la surprise et le dégoût (quand on voit quelque chose de dégoutant, qu’on n'aime pas).
L’émotion vient de notre corps. Il y a des réactions physiques aux émotions. Par exemple : le cœur qui bat fort, on a chaud, on a mal au ventre, on sent une boule qui monte, on a des tensions dans les muscles, des fourmis dans les doigts…
On sent que l’émotion doit sortir, doit s’évacuer de notre corps. Chez les enfants, cela se traduit par des cris, des coups, des larmes, se rouler par terre…
On se décharge d’un surplus d’émotions. C’est un besoin. C’est normal.
Ce qui anormal, ce sont parfois les comportements adoptés pour décharger les émotions. Ex : taper son papa ou sa maman car on est en colère => l’enfant a le droit d’être en colère, mais son comportement n’est pas acceptable.
On doit aider les enfants à décharger leurs émotions avec des comportements acceptables.
2. La colère chez un enfant
Pourquoi la colère vient chez un enfant ? Elle provient le plus souvent d’une frustration.
La frustration c’est quand on n’obtient pas ce qu’on veut.
C’est normal que les enfants veuillent des choses. Le travail du parent est de mettre des règles et des limites. Car dans la société, il y a des règles.
Ex : un enfant qui réclame un jouet ou des bonbons dans chaque magasin visité. Est-ce que nous en tant qu’adulte, on peut acheter tout ce qui nous fait envie ? Non, car on est limité notre argent ou on sait que c’est mauvais pour la santé.
Ces limites sont plus faciles à adopter quand on est petits, que quand on est ados, où il peut y avoir des comportements très dangereux. Plus on apprend tôt à gérer sa frustration, mieux c’est.
3. Comment faire en sorte que notre enfant apprenne les limites ?
Il faut expliquer les règles à son enfant. On le fait quand on est disponible et son enfant aussi (un temps où parent et enfant ont le temps de parler calmement).
Quand l’enfant est envahi par ses émotions, c’est impossible pour lui à ce moment de discuter, de comprendre.
On explique donc avant ou après, mais pas pendant la crise (car ça va l’alimenter, ça ne sert à rien).
4. Trucs et astuces : comment devancer les crises ?
Exemple : l’enfant veut du chocolat à 19h
- Expliquer les règles : pas de chocolat juste avant de manger le soir
- Proposer un substitut : un morceau de pain, un bout de carotte
- Dire : « je t’ai entendu », ne pas démarrer sur le « non », formuler autrement « tu voudrais du chocolat mais on va passer à table »
(Attention, quand il s’agit d’une situation urgente, dangereuse, on dit évidemment « non »)
C’est difficile en tant que parent d’accueillir les émotions de son enfant à la fin de la journée, car nous aussi, nous sommes fatigués. Nous ne sommes pas parfaits.
Quand on récupère nos enfants le soir, il faut voir dans quel état ils sont. S’ils sont fatigués, on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils arrivent à gérer leurs émotions. S’ils sont énervés, on peut les faire se défouler dehors, sur une aire de jeux, avant de rentrer à la maison.
5. En tant que parent : comment gérer nos émotions ?
Quand on sent que la colère monte en nous, que faire ? On dit « stop », dire nos émotions et passer du temps à chacun de son côté. Ex : « Stop ! Je sens que je vais m’énerver, je sens la colère monter. On va se calmer chacun de notre côté, chacun dans sa chambre. Et on se retrouve après, quand ça irait mieux. » Et on reparle ensuite plus tranquillement ce qui s’est passé.
Quand on crie sur les enfants, leurs cerveaux se bloquent. Ils n’arrivent plus à réfléchir. Il faut réussir à anticiper pour éviter d’arriver aux cris.
Les enfants sont des éponges à émotions. Avec leurs proches, ils ressentent la même chose que leurs parents. Ça ne sert à rien de leur mentir sur nos émotions. Ex : son enfant dit « ça ne va pas maman ? », répondre « je suis un peu triste ». Plus on verbalise au quotidien nos émotions, plus ça sera facile pour eux.
6. Que faire quand notre enfant fait une grosse crise ?
- Au moment de la crise, il n’y a rien à faire à part attendre.
- Idéalement, c’est mieux de prévenir les crises. Voir s’il y a des moments particuliers où les crises arrivent.
- Parler avant les crises, établir des règles « je comprends que tu as besoin de te décharger, mais on n’a pas le droit de taper »
- Trouver avec son enfant des comportements acceptables pour décharger ses émotions : crier dans un coussin, taper sur un matelas ou un coussin (avoir un coussin spécifique pour cela, qu’on appellera le coussin de la colère), mordre dans un coussin, mettre de la musique forte et danser pour se défouler, utiliser des objets anti-stress
- Trouver une action à effectuer en fonction de son enfant, de ce qu’il l’aidera le mieux
- L’enfant ne vas pas réussir à faire cette action seul, il ne verra pas la crise venir et ne prendra pas son coussin. C’est à l’adulte d’être vigilent, de sentir la crise arriver et proposer l’action choisie ensemble.
- Ce n’est pas parce que l’action choisie n’a pas marché une première fois, qu’il faut l’abandonner. Il faut le refaire plusieurs fois pour que ça marche vraiment.
- Si on reste « droit dans ses bottes », qu’on respecte cette façon de faire, qu’on ne cède pas et qu’on ne se laisse pas submerger par nos émotions, les crises passeront
- Répéter les règles régulièrement, surtout juste avant une situation où on sait que cela peut être compliqué. Ex : avant d’entrer dans un magasin, dire « tu te souviens ce qu’on avait dit, on n’achète pas de jouets », et le faire dire par l’enfant également
7. Le « j’arrive…. »
Quand un enfant nous appelle (pour qu’on vienne voir un dessin ou une construction), on a tendance à dire « oui oui j’arrive… » et continuer ce qu’on était en train de faire.
On doit être vigilent. Car on ne va pas tout de suite répondre à son enfant, il va répéter « viens papa ! » et on va s’énerver. Et plus tard, eux aussi, nous dirons « oui oui j’arrive » quand on les appellera pour manger et ils ne viendront pas, et on s’énervera encore…
Quand ils nous appellent, dire plutôt : « Je finis de couper les légumes et je pourrais venir ensuite ». Il faut faire un effort pour mettre en mots ce qu’on fait. Cela évitera beaucoup de crises.
8. Mots de la fin
On a beaucoup parlé de la colère. Mais il faut aussi parler des autres émotions.
Quand on se fâche parce qu’ils ont eu un comportement dangereux (ex : traverser la route en courant), il faut leur dire qu’on a eu peur.
C’est important aussi de parler du positif, de la joie et du bonheur, de parler des choses joyeuses qui se sont passées dans la journée. Exemple : trouver 3 moments joyeux qu’on a aimé dans la journée
Enfin, il existe beaucoup de livres pour enfants qui parlent des émotions (ex : la série « gaston » ou « le monstre des émotions »). Il existe des supports aussi pour aider les enfants à verbaliser leurs émotions (des roues, des poster…).